À qui s’adresse la chirurgie de la presbytie ?

Toute personne dépassant la quarantaine s’y trouve confrontée. La presbytie, ce phénomène naturel, physiologique et irréversible, lié au vieillissement de l’œil, se manifeste majoritairement après 43 ans.

Le dictionnaire Larousse nous donne comme définition de la presbytie :

Diminution progressive du pouvoir d’accommodation de l’œil entraînant une gêne à la vision de près.

L’accommodation est le changement qui s’opère au niveau du cristallin. Les muscles ciliaires se contractent afin que le cristallin se bombe et puisse faire la « mise au point » un peu comme un appareil photo et son objectif, les rayons lumineux convergent alors correctement sur la macula au centre de la rétine et l’image est nette. Lorsque votre œil vieillit, le cristallin perd peu à peu de sa souplesse et arrive donc de moins en moins à adapter la bonne distance focale par rapport à l’objet regardé. Votre vision devient floue, vous êtes obligé d’étirer les bras ou de plisser les yeux pour voir net. Petit à petit, ces stratagèmes ne suffisent plus et vous devez avoir recours à des corrections optiques, lunettes ou lentilles de contact. Le port de ces corrections oculaires est diversement supporté même si cela améliore l’acuité visuelle. Il existe aujourd’hui une chirurgie des yeux qui peut vous permettre de vous en passer ou de réduire fortement votre dépendance, la chirurgie réfractive.

Êtes-vous éligible à une opération de la presbytie ?

Seul un examen global préopératoire en cabinet d’ophtalmologie ou en clinique de la vision pourra vous permettre de savoir si vous êtes éligible à la chirurgie correctrice de la presbytie.

Ces différents examens cliniques comme la topographie cornéenne (analyse de la cornée, sa courbure …), l’aberrométrie (permet d’étudier la qualité de l’image rétinienne…) ou encore la mesure de la réfraction optique (façon dont les rayons convergent…) sont réalisés afin d’éliminer certaines des contre-indications possibles. Une autre partie de l’examen va consister en un entretien entre le chirurgien ophtalmologiste et le patient. Connaître les habitudes de vie, les aspirations quant à l’opération des yeux, les motivations sont autant de facteurs à prendre en compte. Pour le patient, c’est l’occasion de poser toutes les questions et d’éclaircir toutes les zones d’ombres. Il faut que la chirurgie ophtalmologique se fasse en toute transparence et en confiance.

En ce qui concerne les techniques de chirurgie proposables, pour indication, si vous êtes

  • éligible et que vous êtes myopes, il sera possible de faire appel à la technique de la monovision, c’est-à-dire avoir un œil opéré pour la vision de loin et un œil opéré pour la vision de près.
  • éligible et hypermétrope, ce sera généralement la technique multifocale qui sera proposée.
  • éligible et emmétrope (c’est-à-dire que vous ne souffrez d’aucune amétropie que ce soit la myopie, l’hypermétropie ou l’astigmatie) des solutions sont possibles également.

Dans tous les cas de figure, si vous êtes astigmates, cela sera corrigé, car l’astigmatisme impacte aussi bien la vision de près que celle de loin.

Est-ce qu’il existe des contre-indications ?

Comme dans toute chirurgie, il existe des contre-indications, provisoires ou définitives, en voici quelques-unes.

Provisoires :

  • La presbytie est liée au vieillissement, il n’existe pas de traitement préventif, inutile de vouloir se faire opérer avant 40 ans pour l’éviter.
  • La presbytie est évolutive, il ne faut donc pas s’y prendre dès l’apparition des premiers signes, la durabilité des résultats pourrait s’en trouver affectée.
  • La grossesse modifie votre vision temporairement sous l’action des hormones, les grossesses après quarante ans étant en augmentation, il est bon de le savoir.

Définitives :

  • Souffrir d’une grave sécheresse oculaire.
  • Souffrir d’une maladie oculaire évolutive (glaucome, kératocône).
  • Souffrir d’une maladie auto-immune (connectivite).

Si vous présentez un trop grand degré de déficience visuelle. Il y a lieu d’en discuter avec votre ophtalmologiste, car des solutions hybrides peuvent exister.